Convention du Yoga Iyengar 2013

Par Claire, 12 août, 2023

Claire Arthus-Champon (2013)

CONVENTION NATIONALE du Yoga Iyengar, Mai 2013 à Voiron (Isère)


Les Conventions nationales réunissent environ 200 participants, des simples débutants (aidés sur place par des professeurs), jusqu’aux enseignants les plus expérimentés pour trois  jours de pratique autour d’un enseignant proche de BKS Iyengar, invité pour cette occasion. Ainsi, du 17 au 20 mai 2013, 270 personnes se sont rassemblées au TSF à Voiron pour recevoir l’enseignement de Zubin Zarthoshtimanesh.


Quelques ingrédients pour une belle Convention


Un enseignant tonique
Zubin suit depuis son enfance l'enseignement de BKS IYENGAR dont il est devenu le disciple. Consacrant totalement sa vie à la transmission et à la diffusion du yoga, il a accompagné son maître dans de nombreux pays (Etats-Unis, Grande Bretagne, Chine, Corée, Russie, Espagne...). Zubin et sa femme Parizad enseignent à plus de 400 étudiants dans le centre "Iyengar Yogabhyasa" qu’ils ont créé à Matunga (Mumbai).


                                        

 


Une grande salle et son patchwork de tapis, dans le gymnase du Tremplin Sport Formation à Voiron


 


Un thème : pour cette 18° Convention nationale, il s’agissait du Dharma (lire l'article)
Comme tous les concepts, le terme Dharma est très difficile à traduire. Il peut signifier l'ordre universel, l'ordre cosmique, la loi éternelle, la morale, le devoir, la vertu … Dharma, signifie littéralement ce qui soutient, qui supporte, qui redresse. Dharma peut ainsi représenter tout ce qui donne inspiration, ordre et forme et qui soutient de l'extérieur et intérieurement l'individu. C'est le sens du devoir : un concept non figé, qui évolue avec l'individu, à mesure que celui-ci progresse à travers les différentes phases de sa vie.

 

Des traducteurs car l’enseignement est donné en anglais. Marie-Laurence Cros, Lydie Drivière et Corine Biria se sont relayées durant ces trois jours pour assurer une traduction simultanée de qualité.

                  

 

Une soirée spectacle : 14 jeunes danseurs âgés de 10 à 17 ans, accompagnés du trio de musique irlandaise « Irish Kind of »  nous ont offert un concert chorégraphique intitulé « Tir Nan Bao, une terre », la nouvelle création sur laquelle travaille l'Album Compagnie dirigée par Juliette Dürrleman. Fraîcheur, vitalité, joie, un régal de les voir s'exprimer sur scène.


            

 

Une équipe organisatrice, réunie autour d’Isabelle Mullie et Véronique Thollet, pour préparer depuis des mois cet événement et accueillir au mieux tous les participants.
 

 

Un temps réservé à l’Assemblée Générale de l'AFYI, au cours de laquelle les membres du Conseil d’Administration en fin de mandat sont renouvelés. Daniel Madaoui en est le nouveau président.
 

Nous sommes tous là pour apprendre


Et Zubin Zarthoshtimanesh nous l’a bien rappelé ! Il ne s’agit pas seulement de faire des postures (asana), de venir chercher de nouveaux points techniques toujours intéressants à découvrir, mais surtout de renouer avec les grands principes de la pratique et de percevoir celle-ci d’une façon renouvelée.

Des exemples du message de Zubin durant ces trois journées

-    On croit souvent qu’un corps souple et musclé suffit pour faire du yoga… en se référant aux belles photos vues dans certains livres. Mais n’importe quel corps convient à condition d’y faire circuler l’énergie. Et Patanjali, dans les Yoga sutra, n’a jamais parlé du corps que nous devrions avoir pour pratiquer, mais de bien d’autres qualités telles que le courage, la persévérance, la patience …

-    Quelle est la seule différence entre BKS Iyengar et nous ? Ce n’est pas le corps : nous avons, tous comme lui, 2 bras et 2 jambes… mais notre énergie,  et la façon de la déployer surtout ne sont pas les mêmes !

-    Dans « Lumière sur le Yoga » : nous voyons des photos des postures faites par BKS Iyengar avec le corps qu’il a, considérons-les comme des postures « universelles » et sachons ensuite reconnaître la posture juste pour notre corps, ce jour-là, donc une posture « personnelle » plus ou moins aboutie, avec ou sans supports… Mais sachons aussi sortir de nos habitudes : ne pas rester dans « notre » posture, pour aller de plus en plus vers cette posture universelle.

Le Yoga, c’est savoir APPRENDRE plutôt que FAIRE

-    apprendre à charger le corps en énergie, autrement qu’avec une batterie à brancher sur le courant…
-    Apprendre à créer des connexions, autrement qu’avec un ordinateur, internet… entre les différentes parties du corps, entre le corps et le souffle, le souffle et le mental, le mental et le corps, le Yoga est Union.
-    Apprendre en sachant regarder : on voit plein de détails qui ne collent pas quand on regarde quelqu'un pratiquer ! Mais sait-on aussi les reconnaître sur nous ?

-    Rien ne sert de faire 10 fois la même posture si on n’a pas appris quelque chose de plus à chaque fois, il faut donc amener la conscience de plus en plus loin, affiner les perceptions, pour faire évoluer nos postures à chaque fois, aller de plus en plus profondément à l’intérieur du corps et percevoir aussi ce que fait le mental.
-    Attention aux supports : ce n’est pas pour se poser (faire savasana, la posture de détente) ni pour se faire une posture « vanille » ou « fraise » ou « chocolat » pour éviter la routine… les supports sont là d’abord pour éveiller certaines parties du corps, ensuite pour pallier certains problèmes.

 

Des élèves parlent de leur première Convention

 


 

Encore débutante en yoga j'ai apprécié de revoir des postures de base : cela m'a permis de mieux profiter des explications données, et surtout de mieux les comprendre. Cela n'aurait probablement pas été le cas si nous avions vu des postures plus avancées dès le départ. Je me suis rendu compte qu'il y a tellement à dire, et à expérimenter !
Bien sûr, j'ai eu plus de difficulté dans les postures vers l'arrière que je ne pratique pas beaucoup, ou dans celles que je ne connaissais pas du tout, mais l'intérêt de notre intervenant c'est que sa transmission de connaissances dépasse largement la posture pratiquée.
Bref, je suis ravie de ma première convention que mes problèmes de cheville n'ont pas réussie à gâcher.

     Sandrine


Je suis très contente de ma participation à cette Convention, une aventure  traversée avec ma fille. J'ai découvert une approche différente des postures et il me semble commencer à intégrer tout doucement ce qu'est un asana. Le décorticage des postures avec la démonstration des mauvaises positions a apporté un certain éclairage. J'ai aussi un peu commencé à comprendre la finalité du pranayama, totalement solidaire du travail postural.
Ma pratique était très limitée et pourtant, je trouve que  beaucoup de points ont été abordés pour moi. Les éléments concernant les aspects thérapeutiques m’ont encouragée compte tenu de mes problèmes physiques : en fait, il y a toujours une solution avec une bonne pratique adaptée.
Et même si la route reste longue puisque c'est pour la vie... Les bienfaits étant au rendez-vous, je suis confiante et confirmée dans mon désir d'avancer.
Ce matin je me suis offert une séance assez longue avec l'éclairage de cette Convention. Je reconnais que c'était très différent de mes autres séances. J'ai l'impression de redécouvrir des bases que je croyais un peu acquises et, comme nous y a invité  Zubin, je compte surtout me mettre en situation nouvelle dans ma pratique personnelle afin de continuer à apprendre.

     Lydie


"3 days in yoga Iyengar…"
Des sentiments mitigés ont suivi ma participation à la convention, des points positifs, des choses qui m’ont déplu et d’autres qui me font encore réfléchir… Nous nous sommes retrouvés  270 tapis répartis dans la salle de sport du creps, notre professeur- gourou  indien sur une estrade  en face de nous, avec un micro et une traductrice. Très peu de postures par demi-journée, on pouvait passer beaucoup de temps sur tadasana  par exemple, et Zubin expliquait sur lui ou sur des pratiquants.
 « Expérimentez »   disait-il, phrase essentielle pour la pédagogue que je suis, phrase de bouddha également  « ne croyez pas ce que je dis, expérimentez- le ».

J’ai apprécié l’organisation, les temps de pratique longs, l’explication détaillée des postures travaillées, le contact avec les autres pratiquants, la motivation des adhérents au yoga Iyengar pour maintenir en vie cette grosse et lourde association. J’ai moins aimé le côté « show » de notre intervenant et, me sentant  « toujours débutante »,  il m’a manqué de l’aide : la femme de notre enseignant ne suffisant pas pour le nombre de personnes dans le gymnase… Heureusement le regard bienveillant de mon professeur m’a réconfortée parfois, de plus ses cours sont en totale cohérence avec ce que j’ai entendu et vu ce week-end.

Personnellement j’ai mal vécu sur le coup la méthode brusque de notre enseignant pour démontrer quelque chose sur mon corps, je préfère plus de douceur et moins de spectacle, même si j’ai besoin de rigueur...
J’ai compris l’importance de repartir des postures de base, maintenant que je suis allée vers celles qui me tenaient à cœur comme  sirsasana, sarvangasana et la demi- lune.  J’ai perçu aussi que je pourrai affiner ma compréhension (pour l’instant, le cerveau comprend mais pas le corps) : tadasana, par exemple, se fait avec tous les muscles et la peau engagés, pour moi cela signifie « serrés »,  pour les enseignants c’est plutôt  « pris, tenus, saisis » et la nuance m’est encore étrangère.

Je travaille donc maintenant chez moi les étirements en arrière… et je contracte les muscles et rentre mon ventre sans le serrer mais plutôt par un placement du bassin. Et toute contente de faire enfin sirsasana, je repars telle une débutante, avec plus d’humilité cette fois… mais avec encore plus de détermination. Le yoga devient de plus en plus important pour moi : subtilité, exigence et l’accompagnement d’un professeur.

     Sylvie

 

 

 

 

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